Des chefs de guerre de Mélampes tendent une embuscade à Chaniali, chef des ottomans de Tymbaki et de Messara. L’aga, à la tête de trois cent ottomans bien équipés, se dirige sur Mélampes, le jour de Pâques. Son objectif : se venger des habitants de Mélampes pour leur soulèvement. Ainsi, il a l’intention de lancer une offensive soudaine, la nuit de Pâques, pensant que les habitants du village seront réunis et pris au dépourvu.
Mais, les habitants sont informés de ses projets. Ils s’unissent aux habitants des villages environnants d’Agios Vassilios et, armés, tendent une embuscade au lieu-dit Rothiano Ryaki, à proximité du village de Mélampes. Selon les témoignages, dans la nuit, les gardes en poste s’aperçoivent de l’approche des ennemis grâce aux étincelles que produisent les fers à cheval de leurs montures qui galopent sur les pierres de la côte.
Les ottomans s’approchent sans se méfier et sont soudain attaqués par les combattants crétois. Lors des luttes sanglantes qui suivent, plusieurs chrétiens sont tués - au nombre de 120, selon les sources - mais, la majorité des pertes concernent les ottomans qui perdront également leur commandant, Chaniali. Les ennemis battent retraite ayant perdu leur chef, et les combattants crétois célèbrent leur victoire. Qui plus est, les traditions locales indiquent que, en raison de cette débâcle, les ottomans renommèrent ce site en Kako Ryaki (mauvais cours d’eau). En outre, selon d’autres témoignages oraux concernant la bataille, Ioanis Assoumakis (ou Assoumanis), originaire de Krya Vryssi d’Agios Vassilios, qui tua Chaniali, était porté mort, chez lui. Il réapparut après ses funérailles, alors que l’on préparait les kollyva (une préparation sucrée offerte lors des messes consacrées au défunt) pour la commémoration des neuf jours. Il arriva monté sur la jument de Chaniali, un large foulard au cou, à la grande surprise et joie de tous.
Il convient également d’indiquer que les martyrs Manouil, Georgios, Angelis et Nikolaos participèrent à cette bataille.